«Elle tricote. Je sors mon carnet. – Raconte-moi précisément ce qui s’est passé dans les convois… – Plus tard… Je rêve de recueillir cette histoire qui est aussi la mienne et elle s’y oppose comme une gamine butée. – Quand plus tard ? – Quand tu auras eu ton bébé.» Aravni garde farouchement le silence sur son passé. Sa petite-fille, Valérie, aimerait pourtant qu’elle lui raconte son histoire, l’Arménie, Alep, Constantinople et Marseille. Dans ce récit qui traverse le siècle, elle écrit le roman de la vie, ou plutôt des vies d’Aravni : de la toute jeune fille fuyant le génocide arménien en 1915 jusqu’à la grand-mère aussi aimante qu’intransigeante qu’elle est devenue, elle donne à son existence percutée par l’Histoire une dimension universelle et rend hommage à cette grand-mère «étrangère» de la plus belle façon qui soit.