Germain Vaugrigneuse est à Montevideo, où il dépense la fortune qu’il a gagnée en France, après la guerre, dans des affaires louches. Le manque de caractère de Germain, joint à l’influence du climat et de la vie dans l’Uruguay, ont vite fait d’enlever tout sens à sa vie – si tant est qu’elle en eût.
Il pense aux femmes qu’il a aimées (mal) et qui l’ont aimé (pas très bien). À Montevideo, ses amis, ou du moins ceux qui se prétendent tels, l’entraînent dans des entreprises saugrenues, où il s’agit toujours pour Germain de donner de l’argent. C’est ainsi qu’il finance une révolution au Paraguay, une ferme modèle, une librairie philosophique et une agence de location d’aquaplanes.
Après un amour manqué avec une servante polonaise, et quelques expériences sexuelles assez misérables, le seul être auquel Germain finisse par s’attacher est un homosexuel sud-américain qui l’initie à la drogue.
C’est un personnage doublement ruiné, puisqu’il n’a plus ni santé ni argent, qui prendra le bateau du retour. Retour vers quoi? Germain s’embarque pour son plus grand voyage. Après quelques jours de traversée, le lendemain de la première escale, à Bahia, le steward des premières fut un peu étonné de trouver la chaise longue n° 3 vide et dressée contre la barre d’appui. À côté, se trouvait une bouteille renversée…
Dans ce roman amer et désespéré, Henri Calet laisse toutefois percer son humour, cet humour sombre et sarcastique qui fait de lui un des écrivains les plus intéressants de sa génération.