De la chronique des vies ordinaires prises dans l’étau de la guerre froide à la grande ― et petite ― histoire de la bombe atomique, du légendaire match de baseball disputé à New York en 1951 à l’épilogue crépusculaire en Asie centrale, «Outremonde» couvre le dernier demi-siècle de l’histoire américaine.
Sur l’immense scène du roman, dans un foisonnement d’intrigues, certaines des figures qui ont marqué cette période ― J. Edgar Hoover, Frank Sinatra, entre autres ― croisent et recroisent les personnages de la fiction. Leurs voix, mêlées, construisent une polyphonie que DeLillo dirige et organise jusque dans ses plus subtiles modulations.
Fondant au creuset de son écriture le tout-venant de notre monde, les rebuts de son histoire industrielle comme les errements de son histoire politique, DeLillo fait surgir une éblouissante œuvre d’art, l’autre côté, obscur et souterrain, de l’humanité contemporaine.