À 16 ans, Annabelle mène une vie tranquille avec sa mère et son jeune frère, à Blevin, petite commune belge sans histoires. Un jour cependant, l’adolescente est frappée par une révélation : il faut manger différemment, sans viande, sans gras, sans sucre. Et surtout, manger moins. Beaucoup moins. Se « purifier » de toute cette nourriture néfaste et superflue et ainsi, réparer le monde.
Violette, démunie devant le délire de sa fille, se débat comme elle peut pour détourner Annabelle de son raisonnement fou.
Avec son écriture à la fois simple et fulgurante, ironique parfois, poétique souvent, Marie Claes excelle à nous mettre dans la peau de cette mère et de cette jeune fille. Elle met au jour les mécanismes par lesquels une adolescente tombe dans l’anorexie comme on arrive à une conclusion évidente.
Sans jugement, sans pathos, Légère expose la lente déliquescence du corps d’Annabelle, son désir de contrôle devant un monde sur lequel elle n’a aucune prise. Un corps devenu dégoût, un monde devenu insoutenable. Consumer l’un pour réparer l’autre. Une logique aussi insensée qu’implacable.