» Tôt ou tard, où que nous vivions, il nous faut partir en diaspora, nous aventurer loin de nos parents biologiques pour découvrir notre famille
logique, celle qui pour nous fera véritablement sens. Il le faut, si nous ne voulons pas gâcher nos vies. »
Cette famille dont Armistead Maupin s’est éloigné est une famille du Sud américain, volontiers conservatrice, parfois réactionnaire. Et la » famille
logique » qu’il a longtemps cherchée, il l’a trouvée à San Francisco, au début des années 1970. Là-bas, la libération sexuelle et amoureuse se
conjugue aux expérimentations narcotiques. Autant d’années folles qu’il a consignées dans ses Chroniques de San Francisco.
Mais entre le moment où il a quitté sa Caroline du Nord natale et celui où il est » devenu ce qu’il est « , il lui aura fallu remettre en cause les idées
qu’il avait reçues en héritage. Il aura dû se réinventer plusieurs fois.
Cette autobiographie n’est pas que le récit d’une lente acceptation de soi. C’est aussi l’exploration d’un demi-siècle d’histoire américaine, de la
guerre du Vietnam à l’émergence des mouvements gays et lesbiens. Avec l’humour et le talent qu’on lui connait, Armistead Maupin fait revivre
une ville en ébullition, et entrouvre la porte du cabinet d’écriture où sont nés le 28 Barbary Lane et Anna Madrigal. C’est une vie bigger than life,
et c’est tout un roman.