Chacun des textes de Anna & moi met en scène des personnages «différents». Un «pauvre diable».
Un «petit gros». Une nourrice dont le mari déteste l’enfant qu’elle aime. La petite fille d’un père veuf et fragile.
Tous sont des «inaptes à la vie». Chaque fois, en une page, une page et demi, Adelheid Duvanel parvient à saisir l’étrangeté bouleversante de ces vies. Tout y est.
Rien n’y manque. Comme si chacune formait un monde un soi, une monade. Comme si elles étaient de petits cercles tracés à la main qui, hésitants, fragiles, entouraient quelque chose.
On ne sait jamais trop bien quoi. On sait juste que c’est indispensable. Mais il se passe à présent quelque chose d’inattendu : des phrases qui affluent se soulèvent des mots qui, deux par deux, s’élancent vers le ciel où ils s’immobilisent sous forme de lettres de feu.