Après l’avoir perfectionné dans toutes les branches du bel art du meurtre, le gouvernement relâchait Tony Guarino.
Tony rentrait avec un nouveau visage et un tas d’idées qui s’exerceraient inévitablement lors de leur mise en pratique. Cette atroce nuit de bataille dans les bois qui lui avait rapporté ses médailles lui avait laissé aussi une longue cicatrice livide sur le côté gauche du visage.
Les muscles et nerfs qui entouraient sa bouche avaient dû être impliqués dans l’affaire et, à présent, le coin gauche de ses lèvres tirait en permanence vers le bas.
Quand il souriait, ce coin-là refusait de sourire et conférait à son visage un aspect étonnamment sinistre. Désormais on le surnommerait Scarface.
Écrit à la fin des années vingt, resté inédit en France, Scarface est un grand roman noir précurseur de l’âge d’or du genre. Il a servi de base au Scarface de Howard Hawks (avec Paul Muni et George Raft), le chef-d’œuvre incontestable du film de gangsters