« Sans Chichi », titrait Libération à la mort de Jacques Chirac.
À l’agitation publique que suscite cette annonce répond une disparition plus modeste, celle du grand-père de la narratrice. Cette gamine des années 1990 revisite alors l’âge abracadabrantesque où des mains noueuses mais consolatrices conjuguent l’apprentissage du vélo aux compresses de Synthol.
À l’Usine, résidence d’artiste où elle séjourne, elle entremêle les mots de la presse, de la radio et les fragments de mémoire qu’elle plie comme des serviettes de table en forme de bateau. Ces motifs viennent dessiner le spectre d’une époque révolue et entrelacent histoire personnelle et collective.
Fantaisie et humour s’infiltrent avec une nostalgie réjouissante dans ce premier roman espiègle, tendre et lumineux. Où la mémoire des grands-pères éternels nous invite à rejouer le récit des enfants que nous ne sommes (presque) plus.